jeudi 8 octobre 2015

Cuba, La Havane

Dimanche 4 Octobre

Après un Salt Lake City - Atlanta - Mexico, nous arrivons enfin à Cuba à 19h30. Ce que je redoutais arriva, il va falloir que je parle en espagnol…Bien qu’ayant pris des cours pendant un an avec ma meilleure amie, Aude, prof d’espagnol, j’ai un italien sévèrement ancré et même si j’ai eu une prof exceptionnelle, je ne me sens pas très à l’aise pour parler (d’autant qu’ici ils avalent tout les mots et parle a une vitesse folle). Nous parlons donc en faisant un mélange d’anglais, d’espagnol, d’italien et de mains ! Nous sommes accueillis par Viviane notre hôte « House trip », elle nous attend avec un ami à elle car sa Jeep de la seconde guerre mondiale est trop petite pour que nous et notre tonne de bagages y rentrent… Son ami, lui a une Lada, voiture qui date de l’entente Russe. Je monte dans la Lada avec les filles et Fred et les bagages vont dans la Jeep. Un grand moment d’émotion nous attend… 
- « Maman, y pas de ceinture à l’arrière !!! », oui c’est normal, les filles, il n’y en a pas non plus a l’avant, ça s’appelle une voiture de l’époque…! » (Mais celle là est un peu moderne, car elle a une tablette fixée au tableau de bord, comme ça le conducteur peut écouter de la musiques et voir le clip tout en conduisant !!! ).
A l’intérieur c’est irrespirable, l’odeur d’essence est tellement forte, que Perle me dit qu’elle n'arrive plus à respirer, Angélina elle, me dit qu’elle va faire un malaise, pendant que Lily-Rose cherche désespèrement le bouton pour descendre la vitre… 
Moi à l’avant de la voiture : « Non Lily-Rose, il n’y a pas de bouton…il faut que tu cherches une manivelle !!! »
Lily-Rose au bord du gouffre : « Maman, j’arrive pas à tourner la manivelle ! »
Je demande au conducteur s’il on peut baisser la vitre et là, au lieu de s’arrêter pour le faire, il entreprend la manoeuvre : il tend sa main jusqu’à porte arrière droite, baisse la fenêtre et tout ça toujours en conduisant !
Lily-Rose : « Maman, ils sont trois sur la moto, il y a un bébé et personne n’a un casque…
Moi : « Oui Lily, c’est normal, c’est l’esprit du Sud ! Ici, les gens n’ont pas la même notion du danger que chez nous… »
Dans la Jeep, vu qu’il n’y a pas de porte, Viviane dit à Fred de se cramponner au tableau de bord car elle ne veut pas qu’il meure tout de suite, et elle manque de perdre une roue en prenant un énorme nid de poule, car bien évidement les routes sont défoncées…
Les voitures que nous croisons sont magnifiques, de vieilles américaines qui datent d’avant l’embargo, des Buick, des Mercury et des Chevrolet…pour quelques unes retapées, et pour d’autres restées en l’état… Les fumées noires des pots d’échappement sont eux aussi d’époque, heureusement qu’ici, il n’y a pas de contrôle de pollution ! 
Ici c’est tout au klaxon, entre le piéton et l’automobiliste, la place est à celui qui ira le plus vite ! (et des fois c’est vraiment « just » ! Nous arrivons à la « Casa Espada » un immeuble de deux étages vers 21h, nous montons jusqu’au deuxième par des escaliers assez pentus, (Fred est ravi avec les bagages) et découvrons notre grand appartement avec le véritable esprit cubain : des murs peints en couleur, des plafonds de 5 mètres de haut, des colonnes, du mobilier des années 50 et une belle statue de la Vierge. Il y a une pièce très originale : la buanderie , il s’agit d’un puit de lumière commun à tout les étages. Par cette pièce nous pouvons voir et entendre ce qui se passe en dessous ! Nous avons deux grandes chambres et il y a également un lit dans la cuisine !
L’appartement est très propre et les filles sont ravies car elles ont une chambre « bien rose ». Nous sommes ravis également, car nous, nous avons enfin de l’espace ! Ce qui nous fait vraiment plaisir c’est que dans cet appartement nous nous sentons vraiment immergé dans la réalité de la vie cubaine.
Comme il est tard, et que tout le monde a faim et est fatigué, Viviane nous dit que le voisin du dessous est « chef » (autrement dit qu’il peut cuisiner pour nous) et qu’il pourra peut être nous préparer à manger. Il s’appelle Oscar, il a la cinquantaine et il vit avec sa maman, car il est divorcé. Malheureusement Oscar, n’a pas de quoi nous faire manger pour ce soir, mais nous indique un petit resto quelques rues plus loin…Par contre demain matin il pourra nous préparer le petit déjeuner (ce qui nous arrange bien car nous n’avons pas eu le temps d’aller faire des courses). Après avoir fait le tour du propriétaire avec Viviane et avoir rempli le registre de location, Oscar nous propose gentiment de nous accompagner jusqu’au restaurant. En chemin, nous engageons un véritable dialogue de sourd, car nous comprenons qu’Oscar connait « Hyères » et en fait il nous parlait d’un ami à lui qui s’appelait "Gérald"(avec une prononciation espagnole). L’endroit où nous allons manger est en fait une maison sommairement réaménagée en restaurant (lorsque les filles vont aux « Baños » (toilettes) pour se laver les mains, elles reviennent toute étonnées d’y avoir trouver une baignoire en plus du lavabo). Ce que l’on nous sert à manger est très bon à tel point que tout le monde finit son assiette sans rainer (de toute manière les filles ont bien compris qu’à partir de maintenant il faudra faire un peu moins les difficiles en ce qui concerne la cuisine lorsqu’elle sort des sentiers battus ! ). Nous rentrons et nous nous couchons éreintés !


Lundi 5 octobre

Nous nous réveillons après avoir passé une bonne nuit de sommeil (sauf Angélina qui a été réveillée par des cris dans la rue en pleine nuit et qui du coup nous a fait une petite crise d’angoisse). Il fait très chaud et l’air est très humide, heureusement que nous avons des ventilateur et la climatisation dans les chambres. Nous descendons chez Oscar pour déjeuner nous laissons Perle dormir, si elle pleure nous pourrons l’entendre par la buanderie. Avec sa maman, il nous a en fait préparé un brunch, avec des fruits exotiques, du fromage, de la mortadelle, du pain, du beurre, de l’omelette et du jus d’ananas maison pour la modique somme de 12 CUC (soit l’équivalent de 10 euros pour 4 personnes ! ). Nous remontons, Perle dort toujours et les filles ont donc l’estomac bien remplis pour faire leur maths ! Ensuite, opération « mercado » pour aller faire les courses ! Deuxième grand moment d’émotion… Il n’y a quasiment rien, aucun produit frais et ils ne peuvent pas nous rendre la monnaie sur 50 CUC pour nos courses d’une valeur de 12 CUC… Nous ressortons donc bredouille, car personne dans les parages ne peut nous faire de la monnaie. Du coup, les petits déjeuners et les diners se feront chez Oscar à partir de demain, car vu la modique somme qu’il nous prend pour nous préparer à manger, ce serait dommage de s’en priver ! Et comme on brunch le matin, le repas du midi sera très léger, on grignotera quand on aura faim en ville…
En début d’après midi nous allons visiter le quartier qui nous entoure… Cuba est une ville vraiment très sale, mais on l’oubli vite lorsque l’on voit le cachet de son architecture, certes délabrée, mais toutes les façades colorées et la musique en bruit de fond dans toutes les rues, arrondissent bien les angles. Depuis l’embargo, la vie s’est comme figée, rien n’a évolué, mais on sent que les cubains sont des gens qui sont heureux de vivre. 
En milieu d’après midi, passage oblige, Fred va s’acheter un cigare et nous partons ensuite visiter « Habana Vieja », la vieille Havane. Pour nous y rendre nous montons dans une de ces vieilles voitures qui fait office de Taxi. Il nous y dépose et nous redescendons la rue « Obispo » (il n’y avait pas la rue « Bruel », dommage… ! ) et nous nous arrêtons manger des Tapas dans un petit restaurant où la salsa bat son plein… Comme on ne peut pas aller à Cuba sans boire un Mojito, et malgré la devise que j’ai depuis quelques années: « trop de Mojitos tue le Mojito », j’ai réussi à en reboire un (très bon d’ailleurs) et il faut dire le prix d’une petite bouteille d’eau à la carte est à 1,5 CUC (ce qui équivaut à un peu moins d’ 1 euros 50), le prix du Mojito est à 3 euros ! Nous finissons notre repas et c’est dans une « Mercury » de 1953 cabriolée comme neuve que notre taxi nous ramène, les filles sont ravies ! En arrivant, Oscar et sa maman nous entendent et nous servent du yaourt à boire maison, c’est juste un régal ! Tout le monde est fan ! et la maman d’Oscar nous donne même des oeufs. Ils sont d’une gentillesse incroyable. Nous leur disons à demain matin et une fois que tout notre petit monde est au lit, Fred se met en tête à tête avec son MonteCristo ! 

Mardi 6 Octobre


Aujourd’hui, nous nous reposons tranquillement à l’appartement car Lily est un peu barbouillée. En fin d’après midi lorsqu’elle va mieux nous décidons d’aller voir s’il est possible de visiter l’école de la rue d’à coté. Une responsable nous reçoit et nous fait gentiment faire le tour de l’école, bien que tout soit fermé… il s’agit d’une école particulière, qui accueille un tout petit nombre d’élèves difficiles, en manque d’éducation et qui ont entre 6 et 12 ans. Ici, des enseignants et une psychologue s’occupent d’eux afin qu’ils puissent réintégrer le cursus normal. La responsable nous donne rendez vous le lendemain à 9h45 afin que nous puissions voir le fonctionnement de l’école lorsqu’elle est ouverte et rencontrer des élèves. A 19h30 nous allons manger chez Oscar qui nous a préparé un super repas : chips de bananes, crudités, escalopes de poulet , une racine qui ressemble à de la pomme de terre et sur notre demande du riz (et en fin de repas du Gouda, le seul fromage que l’on trouve ici, pour la petite souris Lily). 

1 commentaire:

  1. Du manioc peut être? Sinon il existe tellement de variétés de pomme de terre que ça peut juste en être une que nous n'avons pas l'habitude de manger!
    Gros bisous

    Marraine

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